Pêche au jig
La pêche au jig a été remise aux goûts du jour et largement développée par les pêcheurs Japonais, souvent précurseurs en matière de pêche. Il s’agit d’une version moderne et vitaminée de la pêche à la dandine. Cette technique consiste à pêcher à la dérive en animant ses leurres, des jigs, à la verticale du bateau, sous la canne, en s’efforçant de prospecter tous les étages de la couche d’eau, du fond jusqu’à la surface. Elle permet de piquer régulièrement de très beaux poissons tels que le denti, la sériole, la liche, le pagre, le gros loup, le maigre, …
La déferlante du jig
D’abord quelque peu boudée par les pêcheurs français, elle a connu subitement un engouement aussi phénoménal qu’exponentiel. Une véritable fièvre du jig s’est installée durablement sur nos côtes. Le côté à la fois sportif de cette forme de pêche et les prises qu’il est possible de réaliser en la pratiquant ont largement contribué à son succès fracassant. En pêchant au jig on attrape avec une facilité certaine et de façon régulière des poissons nobles qui étaient jusqu’alors réservés aux meilleurs spécialistes. En effet, avant la déferlante du jig, qui pouvait se targuer de piquer régulièrement des dentis, des pagres des liches ou encore des sérioles, à part les spécialistes de la traîne au vif au downrigger ?
Les postes
Le jigging se pratique sur des fonds allant jusqu’à 200 mètres. Dans sa version lourde, il s’adresse tout particulièrement aux sérioles, liches, dentis et sabres. Des prises de thonidés pourront également agrémenter vos sorties. Il ne sera pas nécessaire de descendre si profond. Vous pourrez pêcher sur des fonds de 40 à 70 m une bonne partie de l’année. Les postes à privilégier sont les secs, les pierres, les épaves, et toutes les zones en général qui présentent des variations relief importantes. Le choix du poste à prospecter et sa façon de l’aborder se révèlent primordial car ils conditionnent en grande partie la réussite de la pêche.
Les jigs
Les jig classiques ressemblent à de grosses cuillères. D’une forme longue et effilée, ces leurres métalliques, dont le poids varie de 30 gr à 400 gr pour les modèles les plus lourds, sont armés par la tête, avec des assist-hook, bas de ligne en tresse très résistante sur lesquels sont généralement ligaturés des hameçons très solides et à la pointe affûtée spécialement. Cet armement différent des leurres classiques permet de limiter les emmêlements lors des phases de descente – Il limite aussi le nombre des décrochés puisque l’hameçon est libre par rapport au leurre – Le poisson ne peut donc pas s’appuyer sur le jig pour faire levier sur l’hameçon et se décrocher à cette occasion. Les jigs s’animent sur le plan de la verticalité à l’inverse des pêches au lancer dans le déroulement desquelles le leurre évolue sur le plan horizontal. L’animation spécifique du jig consiste à secouer son leurre par des mouvements de scions aussi amples que rapides. Cette animation spécifique dans le sens de la hauteur favorise les réflexes d’attaques de certains prédateurs qui se montrent en général assez peu réceptifs aux leurres artificiels (la sériole notamment).
Le matériel
Dans sa version lourde, le jig se pratique avec du matériel équivalent à celui qui est utilisé par les pêcheurs exotiques. Le matériel doit pouvoir faire face régulièrement à des poissons de 10, 20 voire 30 kilos. Il ne doit donc souffrir d’aucune faiblesse et il est vivement conseillé d’investir dans du matériel adapté sinon gare à la casse. Les cannes de jigging sont courtes, puissantes, en général de 30 à 80 lbs et légères. Le moulinet doit pouvoir recevoir 250 à 300 mètres de tresse dans la classe de puissance choisie (déterminée par la puissance de la canne) et sa résistance doit être à toute épreuve. On privilégiera également les modèles qui possèdent un ratio de récupération élevé et dont le poids pourra s’accommoder avec la gestuelle plutôt sportive de la pêche au jig. La technique d’animation se révèle en effet assez fatigante et, même sans attraper de poissons, passer des heures à jigger, c’est vraiment du sport. Pour garnir le moulinet on privilégie une tresse spécial jigging qui présente la particularité de changer de couleur tous les 10 mètres ce qui se révèle très utile dans la pratique pour connaître et moduler la profondeur d’évolution de ses leurres. En tête de ligne, on reliera par un nœud albright ou spécial jig, 5 ou 6 mètres de fluoro carbone à la tresse. (Le fluoro carbone doit avoir une puissance supérieure à celle de la tresse). Il ne reste plus qu’à relier solidement le fluoro carbone en bout de ligne à un émerillon à billes à agrafes de grande résistance : il permettra de changer les jigs très facilement au cours de la partie de pêche.
Deux nouvelles variantes de la pêche au jig sont apparues sur nos côtes depuis deux ans et elles connaissent déjà un succès indéniable parmi les pêcheurs. Il s’agit de la pêche au Taî Jig et de la pêche Verticale qui sont en fait des variantes beaucoup plus légères que la pêche au jig classique et qui se pratiquent avec de petits leurres en forme de céphalopodes pour la première et de leurres souples à têtes plombées pour la seconde. Au vu des résultats enregistrés les saisons dernières par les pêcheurs qui s’y sont initié, nous n’avons pas fini d’en entendre parler…